Tolérance
Une médaille symbole des trois religions monothéistes. Pratiquer la sienne et respecter celle des autres... Médaille TOLÉRANCE
NAISSANCE D’UNE MÉDAILLE
A l’occasion d’une soirée chez une personne dont j’ai oublié le nom et chez qui je crois ne pas avoir été invité, j’ai fait la rencontre d’Emile et de Yacine. Le plus simplement du monde nous avons été amenés à discuter ensemble, entre le buffet et le salon.
Le hasard ? Je n’y crois pas. En apparence, notre conversation fut assez banale. Toutefois j’ai ressenti très vite dans nos échanges beaucoup de simplicité, de la sincérité et surtout de la bienveillance. J’avais l’impression que nous étions comme les roues dentées d’un même engrenage. Cela n’avait pourtant rien d’évident. Nous étions en effet tous de confessions différentes (musulman, juif et chrétien) mais également, circonstances aggravantes si j’ose l’écrire, d’âges différents (60, 40 et 30 ans). Ce moment que j’oserai qualifier de « fraternel », cette parenthèse d’amitié, représente également à mes yeux la rencontre, le carrefour même, entre les trois religions abrahamiques. Malgré tout ce qui nous séparait, j’ai vécu ce soir-là un instant unique, presque un état de grâce.
Quelque temps après, je continuais à repenser à cette soirée. A chaque fois que cette discussion me revenait à l’esprit, un sourire m’illuminait. J’avais juste une crainte : que ce moment d’harmonie ne devienne qu’un bon souvenir. J’éprouvais alors le besoin de le matérialiser. Il fallait à la fois lui rendre hommage et le garder près de moi. Je me suis donc mis à ma table et j’ai commencé à dessiner une médaille. Pourquoi une médaille ? Tout simplement parce que c’est le talisman commun à toutes les religions du Livre. Une fois réalisée, je l’ai aussitôt déposée à l’INPI. La personne qui l’enregistra me demanda alors : « comment vous voulez l’appeler ? ». Je lui répondis dans l’instant « Tolérance ! Cette médaille s’appellera Tolérance ! ». Pour moi c’était comme une évidence. Une devise s’est aussitôt imposée à moi :
« Pratiquer la sienne et respecter les autres »
C’était le 1er décembre 2006 et depuis je la porte à mon cou, à la fois comme un porte-bonheur et comme un témoignage.
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Je voyais bien dans le regard des autres que cette médaille intriguait, amusait, agaçait et fascinait même. En tous cas, elle ne laissait personne indifférent.
C’est alors que l’attentat de Charlie hebdo m’incita vivement à en faire un étendard ou, à tout le moins, un emblème. L’idée qu’une simple médaille rappelant les bavardages badins entre un juif, un musulman et un chrétien puisse devenir un symbole d’unité et d’amour universel m’a aussitôt enthousiasmé. Pour cela il fallait la commercialiser et reverser les bénéfices des ventes à l’Association Française pour les Victimes du Terrorisme (AFVT). Il était en effet important à mes yeux de soutenir cette association parce qu’elle est multiconfessionnelle et que les victimes des attentats sont de toutes religions, de toutes nationalités et de toutes ethnies.
Permettez-moi une dernière confidence. Même si cela peut prêter à sourire, je fais vœu que ce symbole, et plus modestement cette médaille, puisse un jour être invoquée contre tous les extrémismes, toutes les intolérances et qu’il rassemble enfin pour faire naître des sourires et tendre des mains.
Par ce texte et cette création je rends hommage à la sœur de Yacine qui est décédée dans l’attentat d’Hydra à l’ONU le 11 septembre 2007 ainsi qu’à toutes les victimes tuées par l’intolérance.
Bruno PALSON
« PRATIQUER LA SIENNE ET RESPECTER LES AUTRES »
